Et s'il était temps de ralentir ...
- Charlotte Demarque
- 22 juil.
- 3 min de lecture

J'ai dernièrement été terrassée par une fatigue qui, digne d'un tsunami, m'a forcée à rester au lit (chose hautement improbable dans mon cas, mon lit n'étant mon allié que la nuit, et encore quand je parviens à dormir). Curieuse (évidemment) de comprendre mon état, j'ai plongé dans mes outils. Je me suis alors rappelée d'un tableau rencontré dans le livre "Exercices pratiques de Psychogénéalogie" d'Anne Ancelin-Schützenberger, tableau reprenant des éléments dits "stressant" qu'un être humain rencontre lors de sa vie.
Mariage, déménagement, perte d'emploi, maladies, guerres, agression, ... la vie peut être tout sauf un long fleuve tranquille !
Ce tableau est tirée d'une étude menée par 2 chercheurs ("The Social Readjustment Rating Scale", Thomas H. Holmes & Richard H. Rahe, 1967) et a été remise au goût du jour par l'autrice pour coller au mieux à nos stresseurs actuels.
Le but de ce tableau est assez simple : faire l'inventaire de tous les évènements vécus par l'individu sur un an de temps et calculer son score !
Le constat qu'ils font est le suivant : au plus le score de stresseurs est haut, au plus les chances de développer des maladies ou des symptômes dans l'année qui suit sont élevées. J'ai même envie de nuancer : au moins on a pris le temps de se reposer entre ces évènements, de les digérer et de les intégrer avant de passer à autre chose, au plus on risque de faire face à une importante période de repos forcé par après, quelqu'en soit la raison.
Alors évidemment, en faisant mon propre inventaire, je n'ai pas été déçue :
Cette année avait été chargée d'un déménagement (sur un mois), de mon mariage (organisé en 6 mois), de multiples changements dans mes relations familiales (dûs au mariage, sinon ce n'est pas drôle), d'un changement professionnel important et d'un environnement mondial plus qu'éclaté : mon état n'étonnait finalement que moi tant les voyants clignotaient rouges.
Par curiosité, j'ai fait l'inventaire de l'année d'avant, et je n'ai pas été déçue ! Un voyage de 3 semaines à l'autre bout du monde (pour une casanière comme moi, la sortie de la zone de confort était immense), l'acclimatation à un environnement dont je ne connaissais rien (hello hello petits scorpions et moustiques de l'enfer), de l'apprentissage d'une nouvelle langue (de nouveau en 6 mois), de beaucoup de prises de décisions concernant les 2 prochaines années, de moments de tensions relationnelles, ...
Les années d'avant avaient, quant à elle, été une succession de formations et d'investissement dans cette nouvelle activité, le tout sans beaucoup de temps de repos.
Des vacances sur ordonnance : d'Hercule Poirot à aujourd'hui.
Me voilà donc contemplant sur papier, le marathon que furent ces dernières années, réalisant donc qu'il était grand temps de lever le pied.
Lors de mes séjours prolongés dans mon lit, un Agatha Christie en main, je me rappelle qu'à l'époque, il était courant pour les médecins de prescrire des vacances, à la mer, à la montagne ou encore à la campagne quand leurs patients semblaient au bout du rouleau. J'ai pensé aux Sanatoriums, aux maisons de repos, ... et à nos explosions de burn-out actuels. Sauf qu'aujourd'hui, exit les vacances dépaysantes, on est mis sous certificat tout en devant continuer à avancer dans un monde qui coure et ne semble jamais s'arrêter, avec un supplément culpabilité (bah oui je laisse à mes collègues mes charges de travail, en plus des charges de travail de mes 2 collègues qu'on n'avait pas remplacés l'année passée) et charge mentale +++ (bah oui, à la maison, c'est bien connu, il n'y a rien à faire sauf se reposer).
Résultat : on se repose en scrollant, on regarde des vidéos de 15 secondes qui nous bombardent d'informations, on a des week-ends partout sauf chez soi, on part en vacances avec une liste de to-do plus remplie qu'au boulot ...
BREF quand on a la chance de mettre notre corps au repos, on s'étonne d'avoir un mental qui, lui, ne s'arrête pas, tenant cadence à laquelle on l'a habitué.
Et s'il était temps de ralentir ?
Mais genre ralentir vraiment !
Pas pour 2 semaines de vacances qu'on a attendues toute l'année et qui ne seront jamais suffisantes pour récupérer, ni même évacuer toutes les frustrations accumulées.
Pas pour un jour de détox des écrans (même si c'est un bon début),
Mais pour adopter un nouveau mode de vie.
C'est une discussion que j'ai beaucoup avec vous en séance, et je n'ai malheureusement pas de solution miracle si ce n'est ces quelques questions en point de départ...
De quoi ai-je besoin ?
Dans quoi part mon énergie ?
Qu'est-ce qui ne m'en prend pas mais me remplit ?
Est-ce que c'est vraiment ça la vie ?
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter mes séances et ateliers en rapport avec ce sujet et notamment :



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